La cybersécurité est devenue une priorité pour les constructeurs automobiles, dès aujourd’hui pour assurer une sécurité sans faille des voitures connectées, donc potentiellement vulnérables aux cyberattaques, mais plus encore demain, pour réussir le pari de la voiture autonome.
«Une voiture moderne est connectée à Internet», explique Mike Parris, responsable du département sécurité chez le consultant SBD Automotive. «Elle dispose d’une interface cellulaire, de connexions sans fil qui sont des cibles potentielles d’attaques à distance». Or, «si votre ordinateur est victime d’une attaque, le pire scénario est qu’il plante. Un véhicule est plus lourd, circule à grande vitesse et les conséquences d’une attaque sont donc bien plus graves. C’est pourquoi l’industrie prend cela très au sérieux».
«Le problème vient du mot connecté», confirme Guillaume Duc, co-titulaire de la chaire «Voitures connectées et cybersécurité» à Télécom ParisTech. «Les voitures sont des objets grand public. Elles ont des calculateurs embarqués avec des logiciels de plus en plus complexes». Aujourd’hui, les voitures disposent de connexions Bluetooth, wi-fi et USB, peuvent être reliées à nos smartphones via le système de divertissement, ont un boîtier OBD pour le diagnostic, échangent des données via le cloud avec le constructeur ou sont équipées d’une clé connectée pour les ouvrir à distance… soit autant de portes d’entrée potentielles pour des cyberattaques